Bonnay (Somme)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Bonnay
Bonnay (Somme)
La mairie.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Hauts-de-France
Département Somme
Arrondissement Amiens
Intercommunalité Communauté de communes du Val de Somme
Maire
Mandat
Denis Demarcy
2020-2026
Code postal 80800
Code commune 80112
Démographie
Population
municipale
243 hab. (2021 en augmentation de 2,97 % par rapport à 2015)
Densité 41 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 56′ 11″ nord, 2° 30′ 43″ est
Altitude Min. 31 m
Max. 113 m
Superficie 5,86 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Amiens
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Corbie
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Bonnay
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Bonnay
Géolocalisation sur la carte : Somme
Voir sur la carte topographique de la Somme
Bonnay
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Voir sur la carte administrative des Hauts-de-France
Bonnay

Bonnay est une commune française située dans le département de la Somme en région Hauts-de-France.

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Communes limitrophes de Bonnay
Lahoussoye Franvillers
Corbie Bonnay Heilly
Corbie

Nature du sol et du sous-sol[modifier | modifier le code]

Le sol et le sous-sol de la commune sont de formation quaternaire. Sous une mince couche de terre végétale le calcaire apparaît sur les pentes. Le plateau est formé de glaise et d'argile à silex. Le sol de la vallée est composé de tourbe qui alterne avec des couches de glaise et de marne[1].

Relief, paysage, végétation[modifier | modifier le code]

Le paysage de la commune est celui d'un plateau entaillé par une vallée composée de la ramification de deux vallons. L'altitude varie de 41 m pour le point le plus bas, à 101 m, au nord, sur la montagne de Lahoussoye[1].

Hydrographie[modifier | modifier le code]

Le territoire de la commune est traversé par l'Ancre, affluent de la rive gauche de la Somme, en amont d'Amiens.

Plusieurs fontaines ou sources se glissent sous la couche de glaise et confluent dans l'Ancre. En 1848, un canal de dessèchement a été construit entre Heilly et Bonnay. A 800 m avant sa confluence avec l'Ancre, il passe sous le lit de la rivière au moyen d'une buse[1].

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (°C)[3].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 725 mm, avec 12,1 jours de précipitations en janvier et 8,5 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Glisy à 10 km à vol d'oiseau[4], est de 11,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 646,6 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Bonnay est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[8],[9],[10].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Amiens, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 369 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[11],[12].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (82 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (82 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (82 %), zones humides intérieures (13,5 %), zones urbanisées (4,5 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Habitat[modifier | modifier le code]

La commune de Bonnay présente un habitat groupé le long de l'Ancre et de la route de Doullens à Moreuil.

Voies de communication et transports[modifier | modifier le code]

  • Transports en commun routiers : la localité est desservie par les lignes d'autocars du réseau interurbain Trans'80 Hauts-de-France (ligne no 37)[14].

Toponymie[modifier | modifier le code]

On trouve plusieurs formes pour désigner Bonnay dans les textes anciens : Bonaium[1] en 1127 ; Bonoio[Quand ?][1] ; Bonnai en 1225 ; Bonayum en 1228 ; Bonnayum en 1229 ; Bonnay en 1247 ; Boumay en 1579 ; Bonnaye[1] en 1662 ; Domye en 1638[15].

Histoire[modifier | modifier le code]

Antiquité[modifier | modifier le code]

On a retrouvé dans le courant du XIXe siècle, sur le territoire de la commune des monnaies, poteries et sarcophage de l'époque gallo-romaine[1].

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

En 1127, la cure de Bonnay fut possession de l'abbé de Corbie.

En 1217, le chevalier Baudouin de Bonnay, se vit concéder par Jean, abbé de Corbie, une maison dite « fief de la monnaie de Corbie » à Marcelcave, avec droit d'y battre monnaie[16].

En 1247, Raoul d'Heilly accorda les droits de moyenne et basse justice de la vicomté de Bonnay à l'abbé de Corbie avec ferme, moulin, four banal, prés... L'abbé de Corbie étant également maître des eaux.

De 1370 à 1540, la vigne était cultivée sur le territoire de la commune[1].

Époque moderne[modifier | modifier le code]

1636, Bonnay subit les vicissitudes du siège de Corbie.

Dès 1680, les marais de Bonnay furent divisés en trois lots[1].

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

XIXe siècle[modifier | modifier le code]

En 1816, la ville de Corbie revendiqua la possession des marais de Bonnay comme ancienne propriété de l'abbaye mais elle fut déboutée à plusieurs reprises par la justice.

En 1870-1871, les habitants de la commune durent payer un tribut de 6 000 francs à l'armée prussienne[1].

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Au début de la Première Guerre mondiale, Bonnay fut occupée par les Allemands de la fin août à début septembre 1914. La commune était, jusque 1918, située à l'arrière du front.

Au matin du , un bombardement allemand s'abattit dès quatre heures sur les lignes tenues par les Australiens. La bataille de Villers-Bretonneux commençait. Le bombardement dura sept heures, des obus à gaz furent tirés sur le village de Bonnay qui fut en grande partie détruit. Un obus tomba sur l'hôpital de la Croix rouge installé dans l'école communale faisant de nombreux morts. De nombreux soldats australiens furent tués alors qu'ils tentaient de se replier vers l'arrière. Certains des obus tombèrent dans l'Ancre provoquant des jets d'eau de plusieurs mètres. Le bataillon australien qui tenait le village eut de lourdes pertes : plus de quarante tués et soixante blessés. À la mi-journée le bombardement cessa. Le lendemain, un avion allemand survola les positions australiennes et tira des balles de mitrailleuses, les canons anti-aériens réduisirent l'avion au silence qui s'écrasa en flammes, tuant ses occupants. Le 27 avril, le calme revint dans Bonnay en ruine[17].

Le , le ministre de la Guerre attribuait à la commune de Bonnay la citation suivante :

« Le ministre de la guerre cite à l'ordre de l'armée la localité de Bonnay, du département de la Somme. Située dans la zone de bataille en 1918, a supporté courageusement de multiples et violents bombardements par canons et par avions qui l'ont en partie détruite. S'est signalée par la belle énergie morale dont elle a fait preuve, en dépit des misères et des dommages qu'elle a subis[18]. »

Cette citation accompagnait l'attribution de la Croix de guerre 1914-1918 (France) à la commune de Bonnay.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Pendant l'occupation allemande, une cantine militaire fut installée dans une ferme du village. À la suite du sabotage d'une moissonneuse appartenant à cette ferme, cinq résistants habitant à Bonnay furent arrêtés par les Allemands. Conduits à Amiens, ils furent exécutés dans la nuit du 28 au 29 août 1944. Leur cadavre fut retrouvé le , au bois de Gentelles[19].

Le secrétaire d'État à la Guerre attribua la Croix de guerre 1939-1945 avec étoile de bronze à la commune de Bonnay ainsi qu'à d'autres communes de la Somme avec la citation suivante :

« Pour les actes de courage, d'abnégation et de résistance face à l'occupation.

Pour les morts et les destructions suite aux violents combats de 1940 et les bombardements de 1944.

Pour les habitants fusillés ou déportés[20]. »

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
mars 2001 2008 Michel Sellier    
mars 2008[21] En cours
(au 8 octobre 2020)
Denis Demarcy[22] EXG Ancien secrétaire de la mairie de Bonnay
Vice-président de la CC du Val de Somme (2014→ )
Réélu pour le mandat 2014-2020[23],[24]

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[26].

En 2021, la commune comptait 243 habitants[Note 3], en augmentation de 2,97 % par rapport à 2015 (Somme : −0,98 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
340319383497565502579574551
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
551562456441408377387355333
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
309251239201208194199184196
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
242222206202215251260265245
2014 2019 2021 - - - - - -
238240243------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[27] puis Insee à partir de 2006[28].)
Histogramme de l'évolution démographique

Enseignement[modifier | modifier le code]

Les enfants du village sont scolarisés dans le cadre d'un regroupement pédagogique concernant les communes de Bonnay, Lahoussoye et Franvillers[29].

Activités associatives, culturelles, touristiques, festives et sportives[modifier | modifier le code]

  • Tous les deux ans, un spectacle de « Sons et lumières » est présenté courant juin.
  • Une brocante est organisée lors de la fête locale[30].

Activités économiques[modifier | modifier le code]

Commerces[modifier | modifier le code]

  • Le restaurant Le Val d'Ancre, restaurant gastronomique et traiteur, est situé dans la commune.

Économie[modifier | modifier le code]

Activités économiques et de services[modifier | modifier le code]

L'agriculture reste l'activité dominante de la commune qui offre peu d'activité commerciale hormis la présence d'un restaurant.

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

  • Église Saint-Vaast reconstruite au XIXe siècle, en style néogothique[31],[32].
  • Cimetière militaire britannique (Bonnay Communal Cemetery Extension).

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i et j Notice géographique et historique sur la commune de Bonnay, rédigée par M. Lesigne, instituteur, 27 mai 1899, Amiens, Archives départementales de la Somme.
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  4. « Orthodromie entre Bonnay et Glisy », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Amiens-Glisy » (commune de Glisy) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Amiens-Glisy » (commune de Glisy) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  8. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  10. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Amiens », sur insee.fr (consulté le ).
  12. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  14. « Le réseau Trans'80 en ligne »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  15. Jacques Garnier, Dictionnaire topographique de la Somme, t. 1, Paris / Amiens 1867 - 1878, p. 138 (lire en ligne sur DicoTopo) [1].
  16. Père Daire, Histoire civile, ecclésiastique et littéraire du doyenné de Fouilloy, annotations d'Alcius Ledieu, 1911, réédition, Paris, Res Universis, 1993 (ISBN 2 - 87 760 - 989 -8).
  17. « Somme 1918, Australia saves the Allies from defeat », sur diggerhistory.info (consulté le ).
  18. Journal officiel du 4 novembre 1920
  19. Jean-Michel Vanweydeveldt, Robert 1944, de Roubaix à Amiens, les derniers mois d'un résistant..., Roubaix, Les Lumières de Lille Éditions, février 2015 (ISBN 978 - 2 - 919 111 - 20 - 6).
  20. Jacques Béal, Hommes et Combats en Picardie 1939 / 1945, Amiens, Martelle-Éditions, (ISBN 2 - 87 890 - 035 - 9).
  21. « Liste des maires de la Somme »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur somme.pref.gouv.fr, (consulté le ).
  22. M. T., « Le chef de village passe à la télé », Le Courrier picard,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. « Liste des maires de la Somme »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) [PDF], Liste des élus du département de la Somme, Préfecture de la Somme, (consulté le ).
  24. « Liste des élus de la Somme » [ods], Listes des élus, Préfecture de la Somme, (consulté le ).
  25. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  26. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  27. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  28. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  29. « Ah, ces sacrés cauchemars ! », Courrier picard,‎ , p. 17
  30. « Beau succès de la réderie », Courrier picard,‎ , p. 13
  31. Clochers.org
  32. 40000clochers.com